17 novembre 2024
Aujourd’hui, dimanche 17 novembre, c’est la journée mondiale des pauvres et la journée nationale du Secours Catholique – Caritas France. C’est une journée importante où il nous appartient de nous faire les porte-paroles de nos frères et sœurs en souffrance, en rupture, en difficulté.
C’est aussi une démarche commune à toutes les délégations de France. Ensemble, nous signifions notre engagement solidaire au service des personnes quel que soit leur parcours ou leur cheminement de vie.
Les frères m’ont demandé en ma qualité d’Aumônier Interdiocésain de vous partager ce matin quelques réflexions au cours de cette eucharistie. D’une part pour me faire témoin de ce que nous vivons, bénévoles, salariés et personnes accueillies, au Secours Catholique mais également pour que nous puissions porter dans notre prière cette mission au service de la solidarité et de la fraternité.
Dans un premier temps, j’aimerais vous dire combien je suis heureux d’avoir été appelé par l’Eglise à me mettre au service des personnes les plus vulnérables de notre société.
J’ai plaisir aussi à constater la richesse et la force des équipes. Au fil des jours, j’ai compris que nous étions des soutiens mutuels. Je tiens donc à rendre hommage à tous ceux et celles qui œuvrent au quotidien pour que chaque être humain soit pleinement reconnu.
Les pauvres ont une place privilégiée dans le cœur de Dieu. A la suite du Christ qui nous ouvre ce chemin, nous sommes invités à aller à leur rencontre.
En frère mineur qui a choisi de suivre le Christ à la manière de Saint François d’Assise (1182-1226), j’essaie de me laisser éclairer par ses paroles, par son esprit, par la manière dont il allait à la rencontre de l’autre notamment les blessés de l’existence.
Ainsi, j’essaie dans ma mission et selon mes possibilités d’aller à la rencontre des personnes en grande souffrance. Je suis toujours touché par leur sincérité, leur parler vrai.
Je me souviens d’avoir rencontré un jeune sans papier qui savait ne pas pouvoir rester sur le sol français. Il n’avait rien pour reposer sa tête c’est à dire ni logement, ni argent, ni travail, ni relation… Rien et malgré cette grande pauvreté, cela ne l’empêchait pas d’avoir le souci des autres. Mettant ses soucis de côté, il apportait de l’aide à son compagnon de fortune. Je suis, à chaque fois, émerveillé de leur grande solidarité entre eux
Au mois de mai avec le Secours Catholique de Belfort, je suis allé à Lourdes à la cité Saint Pierre pour le voyage de l’Espérance; Quand je suis monté dans le car, j’ai découvert des personnes avec un beau sourire et une chaleur humaine qui m’ont réchauffé le cœur. Nous avons vécu trois journées formidables où j’ai été impressionné de voir les soucis de la vie s’envoler au contact de ce que me révélaient ces personnes, riche en humanité. La joie et l’amour fraternel ont alors pris une place importante au fil des jours. J’ai vraiment ressenti la présence du Seigneur y compris durant le voyage.
Je me suis alors laissé porter par cette joie et cet Amour prenant encore conscience que je n’étais pas envoyé vers mes frères pour les convertir mais pour les aimer, tels qu’ils sont, là où ils sont, là où ils en sont.
La pauvreté peut parfois conduire à la désespérance car il manque de l’oxygène pour respirer pleinement le bonheur. Mais au secours Catholique, avec l’aide mais surtout avec le regard de confiance des salariés et des bénévoles, des hommes et des femmes se lèvent et trouvent la force de se battre pour retrouver leur dignité.
Car chacun d’entre nous a besoin de reconnaissance et de se sentir aimé.
Dans nos sociétés, nous marchons souvent sur des chemins parsemés d’épines et de ronces. Sur ce chemin-là, le Seigneur nous appelle et vient nous rejoindre se rendant, avec nous et par nous, proches de ceux que nous sommes amenés à rencontrer. Poser sur eux ce regard bienfaisant c’est leur permettre de se sentir respectés. C’est aussi donner du sens à leur existence, approfondir leur capacité à aimer, vivre des relations en vérité et s’ils sont croyant, vivre selon leur foi. Pour cela, nous nous efforçons d’écouter avec beaucoup de bienveillance, à entendre les cris mais aussi à partager les joies.
N’oublions pas, non plus, qu’eux aussi, savent prendre soin de nous et qu’ils nous apportent beaucoup. Leur implication donne du SENS à la place de chacun et chacune.
Et même si nos vies se trouvent dans des écrins fragiles qui peuvent se casser à tout moment, avec la fraternité, il y a toujours place pour l’Espérance.
Vivre ce cœur à cœur avec nos frères et sœurs nous apprend à revoir nos propres vies. Le Seigneur nous invite à changer notre regard face à la pauvreté pour devenir des compagnons de route !
En détruisant les murs de la peur et de l’indifférence nous continuerons de construire ensemble les passerelles de la fraternité. C’est là, certes la mission du Secours Catholique, mais c’est aussi celle de tous chrétiens.
Louons et bénissons le Seigneur pour tous ces germes de Vie en croissance et continuons là où nous sommes, de rayonner de cette belle Espérance qui nous habite, fruit de notre solidarité commune et fraternelle.
Je vous souhaite, je nous souhaite une très belle journée où nous sommes appelés à conjuguer « solidarité » avec « fraternité »
Fr Christian
Ofm
Aumônier Interdiocésain