Fête de la Toussaint
Apocalypse 7,2-4.9-14 ; Psaume 23 ; 1Jean 1-3 ; Matthieu 5, 1-12a.
Crypte Notre Dame de la Libération à Besançon 01 novembre 2015
Frères et sœurs avez-vous entendu cette bonne nouvelle ? Tous saints !
C’est la fête que nous célébrons en ce jour. Fête instituée depuis l’an 835. Mais déjà Paul appelait les communautés chrétienne sainte, lorsqu’il leur adressait ses lettres : Aux saints qui sont à Thessalonique, de Colosse…L’Eglise célèbre tous les rachetés, ces personnes connues et inconnues (des membres de notre famille ou encore des proches que nous avons côtoyé) Cette fête peut aussi donner une réponse à ces deux grandes questions humaines : la mort est-elle la fin de tout ? Existe-t-il une vie après la mort ?
La Toussaint est une invitation à changer notre regard sur notre vie actuelle et à venir. Elle nous indique que nous sommes tous destinés à la sainteté. Que nous sommes faits pour Dieu, pour la vie en plénitude. Nous pouvons donc, dans la foi, affirmer qu’il y a une Vie après la vie- que la mort est une pâque- un passage dans cette vie promise.
L’Apocalypse nous apprend à regarder cette réalité à travers une vision. Cette vision est de l’ordre mystique, elle nous transporte dans le monde de Dieu, à travers une liturgie céleste. Que pouvons-nous voir dans cette vision ? Jean, l’apôtre, nous désigne deux foules distinctes. La première, les 144,000, représentent la totalité du peuple d’Israël (les 12 tribus x 12) La deuxième foule est immense, composée de toutes les nations et tribus, de peuples et de langues. Revêtus de la robe nuptiale ; ayant dans la main le palme de la victoire grâce à leur fidélité au Dieu Unique. Ils appartiennent tous à Dieu ainsi que l’univers, chante le psalmiste dans le psaume 32.
« Ces gens vêtus de robes blanches, qui sont-ils ? D’où viennent-ils ? demande le visionnaire. Ce sont des martyrs de la foi, racheté par l’Agneau. Il sera leur pasteur pour les guider aux sources des eaux de la vie. L’Agneau est notre pasteur pour nous conduire à la plénitude de la vie. Comment nous laissons-nous guider par lui ? Comment accueillons-nous ses enseignements ? Comment les mettons-nous en pratique ? Dieu, le tout Autre, se fait proche des peuples de croyants persécutés, ceux qui recherchent sa face. Sommes réellement conscient que nous sommes ses enfants comme l’affirme saint Jean ? Promis à la vie divine, Sommes-nous en attente de sa manifestation, de sa pleine réalisation ?
Heureux dit Jésus. Il nous éveille à un bonheur qui nous est proche, qui fait partie des réalités de notre quotidien. Heureux ceux qui pleurent ; ceux qui sont doux ; ceux qui ont faim et soif de la justice ; ceux qui sont miséricordieux ; ceux qui ont le cœur pur ; ceux qui sont pacifiques ; ceux qui sont persécutés. Qui de nous n’a-t-il jamais vécu l’une ou l’autre de ces réalités dans les événements de sa vie ? Jésus nous apprend à poser un autre regard sur nous-même et sur les autres. Un regard d’émerveillement et rempli d’espérance sur toutes choses lorsque nous les regardons avec les yeux de la foi, avec les yeux de Dieu. Il nous dit la présence du Royaume là où nous ne l’attendons pas.
Les orgueilleux recherchent le bonheur dans l’avoir, le savoir et le pouvoir. Mais ceux qui cherchent Dieu savent que ce n’est pas de ce côté-là qu’on le trouve. Dieu donne le bonheur aux doux, aux miséricordieux, aux pacifiques…Leur attachement au Christ, à l’Agneau, fait d’eux des artisans de la réconciliation, de la fraternité retrouvée malgré les persécutions.
Les saintes et les saints, en ce jour, nous disent : la sainteté est à ta portée lorsque tu vis selon Dieu. La fête de la Toussaint devient alors une révélation que le but de notre humanité (individuelle et collective) n’est ni la destruction, ni la mort, mais vie en plénitude, paix, joie et bonheur.
Bonne fête de la Toussaint à vous tous !
frère Patrick.