VOUS ÊTES LE TEMPLE DE DIEU ET DIEU HABITE EN VOUS
Comment être à la hauteur de notre vocation ? Dieu ne met-il pas la barre trop haut en nous rêvant à son image et ressemblance ? Relisons quelques passages des lectures de ce dimanche :
– « Soyez saints, car moi le Seigneur votre Dieu, je suis saint » (Lv 19,1).
– « N’oubliez pas que vous êtes le Temple de Dieu et que Dieu habite en vous » (1 Cor 3,16).
– « Vous donc, soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait » (Mt 5,48).
Nous l’avons vu dimanche dernier, la sainteté de notre vie se joue sur la qualité de nos relations, dans le choix que nous faisons de continuer à respecter l’autre, à voir en lui le Temple de Dieu quel que soit son comportement, à le croire plus grand que l’image qu’il donne de lui-même.
Deux belles figures me viennent à l’esprit, deux hommes qui ont mis la parole en pratique :
– Nelson Mandela, emprisonné, torturé, n’a jamais cédé à la haine. Au sortir de sa prison, il appelait à la réconciliation, à construire un vivre-ensemble fondé sur la justice, bien-sûr, mais aussi sur la foi, en soi, en l’autre, en un avenir commun possible.
– Et puis ce prisonnier d’un camp de concentration soviétique qui dit un jour à son bourreau : « Tu as tout pouvoir sur moi. Tu peux me torturer, m’affamer, m’humilier. Il y a une seule chose que tu ne peux pas faire : m’empêcher de t’aimer. » Cet homme était profondément libre, refusant d’abdiquer son humanité en se laissant entraîner dans la haine de l’ennemi.
Tous deux ont porté leur croix avec Jésus qui n’est pas venu condamner mais sauver. Jésus peut être très dur envers certains comportements, surtout s’ils portent atteinte aux petits et aux pauvres, mais c’est toujours pour appeler à la conversion, parce qu’il espère en chacun de nous. Jusque sur la croix : « Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font. »
Je ne peux chasser de mon esprit ces torrents de boue qui déferlent sur les réseaux sociaux, tous ces pseudo-justiciers, si prompts à s’indigner du comportement des autres. Ce sont les mêmes qui, après l’avoir condamnée, à juste titre, ressuscitent l’inquisition en utilisant les moyens de communication modernes, bien plus destructeurs. L’inquisiteur ne sait-il pas qu’il s’avilit plus encore que la personne qu’il dénonce ?
Avec le psalmiste, tournons-nous vers le Père des miséricordes et demandons-lui de façonner notre cœur à la mesure de son cœur.
Bénis le Seigneur, ô mon âme,
bénis son nom très saint, tout mon être !
Bénis le Seigneur, ô mon âme,
n’oublie aucun de ses bienfaits !
Car il pardonne toutes tes offenses
et te guérit de toute maladie ;
il réclame ta vie à la tombe
et te couronne d’amour et de tendresse.
Le Seigneur est tendresse et pitié,
lent à la colère et plein d’amour ;
il n’agit pas envers nous selon nos fautes,
ne nous rend pas selon nos offenses.
Aussi loin qu’est l’orient de l’occident,
il met loin de nous nos péchés ;
comme la tendresse du père pour ses fils,
la tendresse du Seigneur pour qui le craint !
Frère Nicolas Morin