LA RENCONTRE DE JESUS AVEC LA SAMARITAINE.
Voilà un récit merveilleux de saint Jean, hautement symbolique, une catéchèse pour s’ouvrir à la foi.
N’est-ce pas chacun de nous que Jésus veux rencontrer aujourd’hui, n’est-ce pas chacun de nous qui est appelé à rencontrer jésus aujourd’huipuisque nous sommes assis au bord du puits de l’Eucharistie.
Nous aussi nous sommes assoiffés dans les déserts de nos vies et nous avons besoin que Moïse frappe le rocher avec son bâton pour que nous puissions nous désaltérer de l’eau du rocher et apaiser nos révoltes et nos amertumes. (Ex 17, 3-7)
Nous aussi nous avons besoin de puiser l’espérance dans le Christqui a accepté par amour de partager nos épreuves et qui a donné sa vie par amour pour nous. (Rm 5, 1-8)
Nous aussi nous avons besoin d’aller au fond de notre puits pour y discerner notre soif.
Il est midi, au plus chaud de la journée, Jésus fatigué est assis au bord du puits de Jacob, l’ancêtre Jacob, venait y faire boire son troupeau, à une eau vive jaillissante dit la tradition. Mais aujourd’hui c’est une eau profonde et Jésus n’a rien pour puiser.
Arrive cette femme, une femme de Samarie, que fait-elle à cette heure?
C’est normalement à la fraîcheur du soir que l’on vient puiser l’eau en compagnie des autres femmes de la ville. Samarie ce pays considéré par les Juifs comme un peuple d’hérétiques car après les invasions, des étrangers sont venus s’y installer et on y adore à la fois le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob mais aussi des idoles étrangères…
« Donne-moi à boire ! » Jésus ne craint pas de s’adresser à cette femme et de plus une femme considérée comme étrangère et hérétique;
Etonnement de la femme : « Comment toi un Juif oses-tu me parler ? » – « Si tu savais le don de Dieu et si tu connaissais celui qui te parle, c’est toi qui lui aurais demandé de l’eau » – « Mais tu n’es qu’un pauvre homme et tu n’as rien pour puiser ? » – « Serais-tu plus grand que notre Père Jacob ? »
« Celui qui boiras de l’eau que je lui donnerai n’auras plus jamais soif, et l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau jaillissant pour la vie éternelle. »
Alors la femme est désarmée, séduite : « Seigneur donne-moi de cette eau, que je n’aie plus à venir ici pour puiser. »
Enfin un homme qui va la combler, la faire accéder à une vie heureuse, respectable, pas comme ses maris successifs qui n’ont pas allégés sa condition de femme ( d’ailleurs, ces 5 maris ne sont-ils pas la figure de toutes ces idoles païennes vénérées dans le pays) et de fil en aiguille elle se sent désarmée par celui qu’elle perçoit maintenant comme un prophète ; elle se sent conduite à la vérité en elle, à remettre de l’ordre dans sa tête et dans sa vie embrouillée, à accueillir la lumière de Celui qui l’écoute si bien … Ne serait-il pas Celui que Juifs et Samaritains attendent, « Celui qu’on appelle Christ ? »
Cette femme, au contact de Jésus retrouve la paix du coeur et en même temps elle rencontre de plus en plus en profondeur Celui qu’elle perçoit comme l’envoyé de Dieu pour les hommes. Elle court vers la ville et proclame : « Ne serait-ce pas le Christ ? » Et beaucoup se mettent en route à la rencontre de jésus et déclarent : « Nous-mêmes l’avons entendu et nous savons que c’est vraiment lui le Sauveur du monde. » C’est l’aboutissement d’une rencontre, c’est déjà une profession de foi ! La femme de Samarie est passée de la méfiance à l’adhésion dans la foi : un homme pauvre fatigué, un Juif (l’ennemi, celui qui nous méprise), Seigneur (ici « Monsieur » avec respect, qui deviendra le titre du Ressuscité), un prophète, le Messie, le Christ, le Sauveur du monde.
Frères et sÅ“urs accepterons-nous de passer un moment à rencontrer jésus? (Surtout pendant ce temps de Carême). Il est prêt à écouter nos soifs, nos espérances, nos souffrances. Il nous aidera à désensabler nos puits pour que de la rencontre jaillisse une source d’eau vive pour la vraie vie, la vie de l’amour qui ne finit pas.
Frère José Kohier