Evangile de Luc 19, 1-10.
« ZACHEE, DESCENDS VITE ! »
Au commencement est la vie, au commencement est l’amour. Tel est le merveilleux message du livre de la Sagesse (50 av JC). « Tu aimes tout ce qui existe, tu n’as de répulsion envers aucune de tes œuvres… Maître qui aime les vivants, toi dont le souffle impérissable les anime tous … Tu fermes les yeux sur leur péchés pour qu’ils se convertissent… »
Jésus monte à Jérusalem, rude voyage, depuis Jéricho (- 300m, +700m), Jérusalem où il sera condamné, élevé sur la croix et abaissé plus bas que terre… Jésus travers Jéricho cette ville mythique qui fut la porte d’entrée du peuple sauvé de l’esclavage en Egypte. En traversant Jéricho, Jésus guérit, libère, un aveugle : il voit, il peut lui aussi se relever et marcher à la suite de Jésus, accompagné par une foule enthousiaste.
Et voilà qu’apparait Zachée, le dernier personnage qui porte un nom avant la passion. Un homme important : le chef des percepteurs d’impôt, un homme riche, mais très mal considéré par la foule : il travaille pour l’occupant romain, donc un païen, un collaborateur et il s’est enrichi sur le dos des gens (il achetait sa charge et se remboursait en taxant davantage les contribuables). Alors il est riche, mais c’est un pécheur public, il est ipso facto exclu du peuple des croyants. Il est petit de taille, mais aussi petit sur le chemin du salut. Mais il veut voit Jésus, ce rabbin qui est acclamé par la foule. Il monte sur un sycomore (comme les chèvres montent sur les arbres en Afrique) pour voir ce rabbin à la popularité intrigante, sans être vu (peut-être).
Mais Jésus leva les yeux et le vit ! « Descends vite. Aujourd’hui il faut que j’aille demeurer dans ta maison » ; « Descends vite, arrête d’être seulement curieux, de regarder de loin ou de haut ; n’ait pas peur de m’approcher, de m’accueillir dans ta maison, je veux demeurer, habiter chez toi, en toi. Il le faut, c’est urgent, c’est le désir de Dieu pour toi qui te croyais rejeté… »
« Vite il descendit et reçu Jésus avec joie » On ressent le dynamisme, le désir joyeux de Zachée (on pense à la joie des bergers dans la nuit de NoéI ; aujourd’hui il se passe quelque chose d’important.. En face de cet spontanéité joyeuse : les récriminations de la foule : « tous » ; (comme jadis au désert les hébreux récriminaient contre Dieu…) , cela ne se fait pas, ce n’est pas digne d’un rabbi qui a un tel prestige.
Mais Zachée ne se laisse pas démonter, maintenant, il est debout, relevé, pardonné, ressuscité par le regard confiant appelant de Jésus qui libère en lui un désir bien concret de conversion, il passe de l’escroquerie organisée à la générosité débordante (il rembourse au-delà de ce que la loi lui demandait)
Oui, aujourd’hui le salut est arrivé pour cette maison. C’est la fête comme pour le retour du Fils Prodigue. Il est réintégré dans le peuple des croyants, il peut se remettre en route, car lui aussi est un Fils D’Abraham. Le pécheur public, notoire est un fils d’Abraham, il fait partie du peuple choisi, aimé de Dieu. C’est pour cela que Jésus monte à Jérusalem pour que tous ceux qui se croyaient perdus, séparés de Dieu puisse retrouver le salut, puissent renouer leur relation avec Dieu.
Aujourd’hui Dieu nous appelle à vivre, il réveille en nous le désir de la vie en plénitude : non pas le désir d’amasser des biens, mais de renouer des relations vivifiantes avec Dieu pour devenir des Fils et des Frères.
Frère José Kohler