Homélie du 5ᵉ dimanche de carême année B

Homélie du 5ᵉ dimanche de carême année B

Jr 31, 31-34/Ps 50 (51), 3-4, 12-13, 14-15/He 5, 7-9/Jn 12, 20-33

 

Les textes que nous propose la liturgie de ce dimanche, sont pleins d’espérance et de promesse de pardon et de paix.
Dans la première lecture nous voyons Jérémie qui prophétise et annoncer une nouvelle Alliance entre Dieu et son Peuple. Le premier s’est soldé par un échec faut le dire « rompu par le peuple » plusieurs fois trouvé en état infidélité aux termes de l’alliance conclut avec Dieu.
En bon pédagogue le Seigneur Dieu revient avec un nouveau contrat. Celui-là ne sera plus inscrit sur la pierre loin du cœur de l’homme mais nouer en collaboration avec l’homme dans sa vie et dans son cœur. « Je mettrai ma Loi au plus profond d’eux-mêmes :

« je l’inscrirai sur leur cœur.
Je serai leur Dieu,
et ils seront mon peuple. »

Avec cette nouvelle Alliance, c’est Dieu lui-même qui est descendu dans notre humanité par son Fils pour nouer par le sacrifice de la croix une Alliance éternelle avec nous.
Nous retrouveront chez le prophète Ézéchiel un résumé de cette prophétie de Jérémie : « Je vous donnerai un cœur nouveau, je mettrai en vous un esprit nouveau. J’enlèverai votre cœur de pierre, et je vous donnerai un cœur de chair. Je mettrai en vous mon Esprit : alors vous suivrez mes lois, vous observerez mes commandements et vous y serez fidèles. » (Ez 36, 26-27).
Les fruits de cette Alliance est la réconciliation avec Dieu.
Dans l’Évangile nous voyons le début de la réalisation de cette promesse annoncée dans la première lecture .
Des Grecs venus à Jérusalem désirent voir Jésus…

Il faut rappeler que ces Grecs dans cet Évangile comme il a été avec les Rois mages représentent les étrangers, tous ceux qui ne sont pas de culture juive. Ainsi pour dire que la Bonne nouvelle du Salut est annoncé aussi à tous les peuples.
Attardons-nous un peu sur ce désir de ces étrangers qui veulent rencontrer Jésus, et posons-nous la question quand est-ce que nous nous voudrions voir Jésus?
La plupart du temps on se rappelle de lui quand nous avons des soucis: un problème de ménage, de relation, de travail; un concours ou un examen à passer…peut être même pour certains pour avoir un hiver clément (ça je l’avoue c’est beaucoup plus moi là).

En réalité la suite du texte de l’Évangile nous montre qu’à cette sollicitation, Jésus propose lui de le rencontrer dans sa gloire et nous le savons la gloire de Dieu c’est la croix. Et c’est ce que ces étrangers vont voir le vendredi saint, un homme déchiré par la douleur et cloué sur une croix. Et pourtant c’est sur la croix que cet homme frêle va connaître la gloire puis que de la croix il va attirer à lui tous les hommes.
Vouloir rencontrer Jésus c’est bien mais nous nous rendons compte finalement que c’est lui le premier qui veut nous rencontrer et qui nous attire à lui. Il nous invite à le rencontrer sur la croix et nous savons que Christ en croix dans notre monde ce sont les petits, ceux qui sont exclus et mal vus dans notre société. Ce sont les malades, les prisonniers, les affamés, les migrants…

Trop souvent devant ces souffrants, devant ces « Christ » en croix, nous tournons le dos. Nous préférons nos vies tranquilles, nos solitudes qui finissent par nous emprisonner et nous empoisonner la vie.
Le chemin qui mène au Christ passe nécessairement par les autres; sans eux nous ne pouvons accéder au Christ. Parce que: « j’étais malade, j’étais affamé, j’étais en prison et tu n’es pas venu me voir… »
La seule façon d’aller vers les autres, c’est de faire confiance à Jésus qui seul peut nous apprendre à aimer et à pardonner; c’est de ne pas raisonner devant la souffrance mais l’envisager comme une semence:

« si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas,
il reste seul ;
mais s’il meurt,
il porte beaucoup de fruit.»

C’est en se dissolvant en terre que la graine resurgit démultiplié. C’est une loi qui s’est appliqué à Jésus et qui aujourd’hui doit s’appliquer à nous disciples du Christ. Refuser de mourir en soi, refuser de laisser tomber nos préjugés, refuser de transcender nos peurs, c’est rester stérile, c’est rater sa vie.

Demandons à Dieu dans cette eucharistie beaucoup plus de force et de courage pour marcher vers sa croix au moment où nous nous apprêtions à rentrer dans la semaine sainte.

Fr Alexis

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