« Heureux les pauvres de cœur, le Royaume des cieux est à eux. »
Aujourd’hui c’est deux pauvres veuves qui vont nous inviter à la confiance.
La première vit au Nord du pays, non loin de la mer, c’est une païenne. C’est la famine car la sécheresse frappe le pays suite à l’infidélité du roi Achab et de la reine Jézabel Le prohète Elie qui fuit devant la colère du Roi doit quitter son pays et se trouve réduit à la misère suite à l’infidélité du roi Achab et de la reine Jézabel, de Phénicie, une païenne qui a entraîné l’Israël du Nord vers le culte des idoles.
Dieu invite le prophète à s’adresser à une pauvre veuve du pays, la veuve de Sarepta, qui elle aussi est païenne. Et celle-ci malgré son extrême misère, va partager le peu qui lui reste, pour elle et son fils, avec le prophète d’Israël…La confiance du prophète et celle de la pauvre veuve vont être récompensées. Le peu d’huile et le peu de farine qui vont être partagées pour cuire une pauvre galette vont se renouveler et suffire à traverser le temps de l’épreuve. « Donnes-nous aujourd’hui notre pain quotidien. » « Jarre de farine point ne s’épuisera, vase d’huile point ne se videra, jusqu’au jour où le Seigneur donnera la pluie pour arroser la terre. » Telle est la fidélité de Dieu à ceux qui lui font confiance…
La deuxième veuve pauvre apparaît au milieu du Temple de Jérusalem. En face des scribes qui doutent de la personne et de la mission de Jésus, en face des scribes qui cherchent à le piéger et à le faire tomber, en face des scribes qui s’enorgueillissent de leur savoir, cherchent les honneurs et méprisent les plus pauvres, il y a là encore une pauvre veuve, qui n’a pas grand-chose pour survivre, une pauvre veuve avec ses deux petites pièces, face au trésor du Temple où certains déposaient ostensiblement de riches offrandes pour ce Temple grandiose qui faisait la fierté du peuple.
Deux petites pièces dont elle a besoin pour vivre, pour acheter un peu de pain…Elle les jette dans le Trésor, geste insignifiant face à tous ceux qui jettent à poignée des pièces d’or rutilantes…A travers ses deux petites pièces elle engage sa vie, elle aussi, comme la veuve de Sarepta. Elle fait confiance à la fidélité aimante de Dieu qui a toujours accompagné les pauvres de son peuple, qui les a accompagnés et leur a permis de traverser les épreuves.
Si Jésus condamne les scribes (du moins certains) c’est parce que du haut de leur savoir ils croient posséder la vérité et passent à côté de la vérité en méprisant les plus petits…Ils risquent de passer à côté de Jésus le petit de Dieu qui Lui va risquer sa vie pour témoigner de la fidélité de son Père…Jésus va bientôt s’agenouiller comme un Serviteur et laver les pieds de ses disciples avant de donner sa vie, de risquer sa vie, dans une ultime confiance.
C’est ce chemin qu’il ouvre pour nous, chemin du don total qui débouche sur l’accueil inconditionnel du Père…Saint François nous le rappelle dans ses écrits et par sa vie en pensant spécialement au don de Jésus dans l’Eucharistie : « Voyez frères l’humilité de Dieu, et faites-lui l’hommage de vos cœurs. Faites-vous petits, vous aussi, pour pouvoir être exaltés par lui. Ne gardez pour vous rien de vous, afin que vous reçoive tout entiers Celui qui se donne à vous tout entier. » (Lettre à tout l’Ordre 28-29)
Frère José Kohler. Les Buis. 09/11/2024.