Trois Paraboles (8e Dim .Ord. C 2025)
Nous avons ce dimanche trois Paraboles reprises par Luc qui, pour une grande part, s’inspirent de la sagesse populaire. Elles concernent quelques règles élémentaires pour une bonne marche de la communauté humaine et pour une vie harmonieuse dans toutes nos communautés qu’elles soient familiales, religieuses, nationales et je rêve : internationales ! La première Parabole parle des deux aveugles. La deuxième de la paille et de la poutre. Et la troisième du bon et du mauvais arbre.
Les deux aveugles : Vouloir guider quelqu’un quand on est soi-même mal éclairé conduit à la catastrophe. Nous l’avons vu dans l’Eglise avec les abus de toutes sortes. Que de blessures chez des personnes qui avaient pleine confiance dans un beau parleur qui avait oublié de se mettre humblement à la suite du Maître. Heureusement aujourd’hui on fait passer la personne blessée avant la défense de l’institution.
Mais nous allons rester plus longuement sur la Parabole de la paille et de la poutre. Dans la suite des deux aveugles, la Parabole parle des personnes qui au lieu de travailler à leur propre aveuglement vont passer leur temps à vouloir nettoyer l’œil de leur frère : « Viens ici mon frère, je vais laver ton œil afin que cette paille disparaisse ».
Mais ici la Parabole va forcer l’image, elle ne va pas parler de bûchette de paille mais de poutre. En provoquant un choc salutaire, elle vient craqueler nos carapaces intérieures pour y semer un germe de vie. C’est du même tonneau que l’histoire du chameau et de l’aiguille.
Bien sûr qu’un chameau ne peut rentrer dans le chas d’une aiguille et qu’une poutre ne peut rentrer dans l’œil. Mais l’image atteint son but. Elle force l’attention, bouleverse nos certitudes, renverse nos murs de défense. Ainsi dans nos vies il nous faut, à certains moments, un bon coup de massue pour que nous comprenions.
Pendant que nous sommes occupés à enlever les pailles des yeux de nos semblables nous oublions d’enlever les poutres de nos jugements, de nos manques d’amour, de nos duretés de cœur. Chaque époque a ses poutres plus ou moins dangereuses. Nous le voyons bien aujourd’hui. Poutre qui déshumanise, qui fait passer l’argent avant l’homme, qui appauvrit de plus en plus des régions entières.
La troisième Parabole nous parle du bon et mauvais arbre. La Bible nous parle souvent du symbole de l’arbre. Déjà la Genèse parle de l’arbre de la connaissance du bien et du mal. La première lecture en parle également. Ben Sirac dira que « c’est le fruit qui manifeste la qualité de l’arbre » Et dans l’Evangile la qualité de l’arbre renvoie à la qualité du cœur : « L’homme bon tire le bien de la qualité de son cœur » En fait les trois Paraboles nous demandent de rentrer dans notre cœur profond qui est le Temple de L’Esprit-Saint. Le Temple de l’amour, de la bonté et de la miséricorde.
Mercredi, nous allons rentrer dans le Carême. Pendant ce temps, laissons-nous regarder par le Christ. Car son regard brûle et consume les poutres qui encombrent nos yeux et avec lesquelles nous érigeons, pour les autres des prisons de jugement et parfois de condamnation.
Comme Pierre, laissons nous regarder par Jésus, afin qu’il ne reste des poutres, que les cendres du repentir. Purifié par l’intense regard de tendresse de Jésus les trois Paraboles nous apporteront joie, fécondité et bonheur.
Jésus toi qui t’es laissé cloué sur une poutre,
Vient purifier mon regard afin qu’il voie l’immensité de ton amour !
Frère Max de Wasseige