Homélie du dimanche 4 août 2024. 18ème dimanche du temps ordinaire – Année  B, du frère José Kohler

LE PAIN DE VIE

Au désert après la sortie d’Egypte et le passage de la Mer Rouge c’est d’abord l’enthousiasme : enfin libres !

Puis on prend conscience de la dure réalité, le chemin vers la liberté et la Terre promise sera long et difficile, on commence à ressentir la faim et la fatigue… Alors on se révolte contre Dieu et contre Moïse. On met en doute la bonté de Dieu comme lors du premier péché dans le Livre de la Genèse. On doute du projet de Dieu pour son peuple et aussi de la compétence de Moïse pour le réaliser.

Alors Dieu à la prière de Moïse va leur envoyer un pain mystérieux providentiel qui va leur permettre de renouveler leur espérance, jour après jour. C’est le pain des pauvres sur le chemin de la libération, un pain fragile comme la rosée du matin.

Jésus , nouveau Moïse, va prendre soin de son peuple, qui est comme un troupeau sans berger, il va partager le pain de sa Parole et le pain pour la route, le pain des pauvres.

Mais le peuple ne va pas comprendre le Signe, il croie que c’est arrivé, que Jésus va régler tous ses soucis et tous ses problèmes. Il faut en faire un roi, c’est sans doute lui le Messie tant attendu.

Alors Jésus dans un long discours à la synagogue de Capharnaum, selon l’Evangile de Jean au chapitre 6, va essayer de les faire passer du désir des nourritures extérieures à la nourriture fondamentale : Mais Qu’est ce que c’est ? Man ou ? C’est le nom de la manne cette nourriture mystérieuse…

La vraie nourriture qu’apporte Dieu par Jésus, c’est la nourriture pour la route, la nourriture pour la foi, pour la confiance. Qu’est-ce que c’est ? Posons-nous la question, qu’est-ce qui nous nourrit vraiment et nous permet de croire à la vie, à l’avenir ?

C’est le pain quotidien, le pain reçu chaque jour pour la route. Mais encore ? Suffit-il d’un caddy bien rempli, avec de temps en temps quelques friandises en plus ? Même si cela est important, et pensons aux plus pauvres !…Ce pain n’est-il pas celui de nos relations fondamentales avec ceux qui nous aiment, ceux qui nous font confiance, ceux qui nous permettent de croire que la vie a un sens, quelle est reçue gratuitement et qu’elle est à partager pour créer des relations fraternelles…Bien sûr avec nos plus proches, en famille, avec nos amis mais aussi avec ceux de notre pays qu’ils soient de notre bord ou pas…Avec ceux d’au delà des mers qui partagent avec nous notre sœur la terre, qui partagent nos faims et nos espérances…

Jésus est ce pain là, car il est le Fils de Dieu notre Père qui fait lever son soleil sur les bons et les méchants. Il est le Fils qui fait confiance à son Père malgré les difficultés et les drames de la vie, chaque jour il dit Oui et Merci à son Père,  chaque jour il dit Oui et Merci à ses frères et sœurs du monde entier et de toute l’histoire. «  Il es le premier-né d’une multitude de frères et de sœurs » comme le dit saint Paul.

Il est notre pain fondamental, substantiel (comme disent les Pères de l’Eglise), qui nous nourrit au cœur de notre humanité, car il sait ce qui est bon pour l’homme, il sait d’où nous venons et où nous allons et surtout il croit en nous… Dans la foi nous pouvons devenir ses frères, ses sœurs, dans la foi nous pouvons retrouver le goût de la vie et de la fraternité. Dans la foi nous ne sommes plus dans un monde où le destin de l’économie, de la violence, du chacun pour soi nous écrase. Au cœur de notre vie il y a un bon pain, l’amour de Dieu qui nous donne ce qu’il a de meilleur, son Fils Jésus. Ce Jésus son Fils bien-aimé qui vient partager sa vie avec nous, la partager jusqu’au bout, la partager pour que nous nous en nourrissions comme d’un bon pain de solidarité et de fraternité.

Jésus est vraiment ce pain de vie, il est notre frère qui marche à nos côtés, qui veut vivre avec nous, qui veut partager sa propre foi qui lui a permis de traverser tous les doutes, toutes les épreuves et d’être pour nous au-travers et au-delà de sa mort la Vie partagée à jamais.  «  Il est grand le mystère de notre foi ! »

Frère José Kohler

                                                          

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