Homélie du dimanche 13 mars 2022 – 2ème dimanche du Carême – Année C

TRANSFIGURATION – DÉFIGURATION

Dimanche dernier, nous étions transportés au désert avec Jésus. Manière de nous prévenir : si le but du chemin est la vie nouvelle en Christ, la résurrection, nous risquons bien de nous perdre en chemin si nous n’acceptons pas la part de combat spirituel qui est le lot de toute vie.

Après cette entrée en matière rude, ardue, qui risquerait de nous décourager, nous prenons de la hauteur pour suivre Jésus sur la montagne. Cet épisode est comme cerné par deux annonces de la Passion prochaine de Jésus. Ainsi donc, derrière la montagne de la transfiguration s’en profile une autre, le Golgotha, où Jésus sera défiguré.

Trans-figuration ; dé-figuration

Le suffixe trans suggère le passage d’un point à un autre, passer au travers. Les apôtres sont invités à découvrir à travers le visage humain de Jésus, son visage divin. Sur le Mont Thabor, un coin du voile se lève sur l’identité profonde de Jésus, vrai Dieu et vrai homme. En un court instant, les disciples perçoivent le but ultime du chemin, notre vocation profonde, qui est de rayonner de cette lumière intérieure, divine, qui fait de nous de enfants bien-aimés du Père, à l’image et à la ressemblance de Jésus.

Mais il leur faudra pour cela gravir le Golgotha et l’épreuve de la défiguration de Jésus. Défigurer, c’est priver l’autre de son visage, l’anéantir, lui nier son identité. Jésus, sur la croix, rejoint tant de visage blessés, défigurés, tant de personnalités niées, bafouées. Et pourtant, cet homme défiguré reste l’enfant bien-aimé du Père en qui il s’abandonne tout entier : « Père, entre tes mains, je remets mon esprit. » Personne ne pourra détruire ce qui fait notre identité profonde.

Demandons la grâce, aujourd’hui, de ne pas fuir le visage de nos frères et sœurs, mais, au contraire, de percevoir en chacun, en chacune, sa beauté unique, cette part divine que personne ne pourra lui ôter.

Frère Nicolas Morin

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