La fête de Sainte Marie, Mère de Dieu, en ce premier jour de l’année, est placée sous le beau signe de la bénédiction : « Que le Seigneur te bénisse et te garde. » Bénir, c’est dire du bien. Lorsque Dieu, source de tout Bien, nous bénit, c’est pour se donner lui-même à nous, nous faire naître à sa propre vie.
« Que le Seigneur fasse briller sur toi son visage. » De quel visage s’agit-il, sinon celui du Christ, visage resplendissant du Père ? Ainsi, la bénédiction s’accomplit en ce petit d’homme que nous venons contempler à la crèche. Dieu voit en son Fils le premier d’une multitude de frères. Désormais, en tout visage, nous pouvons reconnaître le visage lumineux du Père.
Je suis là dans l’étable, assis sur un peu de paille tiédie par la chaleur des animaux. Je regarde, j’écoute, je contemple. L’enfant est là, entre ses parents, fragile, livré, donné. Tout est calme et paisible lorsque quelques bergers entrent, tout essoufflés par leur course. Ils s’arrêtent un instant, comme saisis par cet enfant qui semble les attendre depuis toujours. Il ressemble à tous les enfants de pauvres qui naissent dans la montagne. Il est l’un des leurs, parlant le même langage. Après cet instant suspendu, instant de grâce, il leur faut parler, raconter, témoigner ce que les anges leur ont annoncés à eux, les petits, les méprisés. Il fallait des pauvres pour annoncer la naissance du Fils de Dieu humble et pauvre. Qui d’autre aurait trouvé les mots justes ?
Marie est là, paisible, silencieuse, tout à sa mission : nous donner son fils. Neuf mois durant, elle a porté Jésus, l’enveloppant de tendresse, lui donnant la sécurité affective nécessaire à toute croissance. Le regard tendre d’une mère autorise son enfant à vivre, lui donne le courage d’exister, de croire en lui.
Là, devant les bergers, Marie découvre combien Jésus est source de bénédiction pour ces pauvres qui mettent en lui leur confiance. La tendresse maternelle de Marie se déploie, s’élargit à tous ceux vers qui Jésus est envoyé. C’est ainsi que Marie devient notre mère, en nous donnant son fils. Et c’est lui qui, sur la croix, nous la donnera pour mère. Marie, Mère de Dieu et Mère des hommes.
« Marie, cependant, retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur. » Marie se laisse rejoindre, toucher, par les espoirs et les angoisses de tous ceux qui viennent à Jésus. Son cœur de mère pleure avec ses enfants souffrants et se réjouit de les voir heureux. Marie garde tout cela dans son cœur, elle veille sur nous pour mieux nous confier à son Fils. « Faites tout ce qu’il vous dira ! »
Avec Marie, avec les bergers, demandons la grâce de nous laisser transformer par Celui qui vient naître aujourd’hui dans nos vies. Laissons-nous illuminer par la clarté de son visage.
Prier
Bienheureuse es-tu, Marie, parce que tu as donné au monde le Fils de Dieu ; mais encore plus heureuse es-tu pour avoir cru en lui. Pleine de foi, tu as conçu Jésus d’abord dans ton cœur et puis dans ton sein, pour devenir Mère de tous les croyants. Mère, étends sur nous ta bénédiction en ce jour qui t’est consacré ; montre-nous le visage de ton Fils Jésus, qui donne au monde entier miséricorde et paix. Amen (Pape François)
Frère Nicolas Morin