Homélie du dimanche 9 juillet 2023, 14ème dimanche du Temps Ordinaire – Année A

« JE SUIS DOUX ET HUMBLE DE CŒUR »

Dans ce cours passage de l’évangile de Matthieu le mot « Père Â» revient cinq fois dans la bouche de Jésus, et le mot « fils Â» trois fois. Jésus nous fait ici un merveilleux cadeau : celui de nous entraîner dans sa prière, dans ce cÅ“ur à cÅ“ur d’un fils pour son père.

Cette manière de nommer Dieu, de s’adresser à lui ‒ « Abba – Père ‒ est totalement nouvelle. On n’en trouve pas trace dans l’Ancien Testament ni dans les prières juives.

Jésus nous ouvre à une relation totalement nouvelle avec Dieu qui demande de changer notre regard, transformer les représentations que nous avons de Lui. Toute la mission de Jésus est là : nous ouvrir le chemin vers le Père, « son Père et notre Père Â». « Montre-nous le chemin Â», lui demande un jour l’apôtre Philippe. « Comment, lui répond Jésus, tu vis depuis si longtemps avec moi et tu ne me connais pas encore ! Philippe, qui me voit, voit le Père. Â» Jésus est le visage du Père, il en reflète la bonté, la miséricorde, la tendresse et la douceur.

J’ai devant les yeux le regard brillant d’Erwan, un jeune de 20 ans, découvrant en Dieu un Père. Erwan avait perdu son père dans des conditions difficiles et ne s’en remettait pas. Ce jour-là, en ouvrant l’Evangile, il découvrait une source en lui insoupçonnée, un lien que personne ne pourrait lui ravir. Il était fils de ce Père qui depuis toujours le désirait, l’aimait, l’appelait à la vie. Erwan désormais pourrait construire sa vie sur du solide, cette assurance d’être aimé de ce Père qui lui donnait sa confiance.

Jésus exulte, se réjouit à chaque fois qu’un de ses enfants découvre le vrai visage du Père, car ainsi nous devenons ses frères et sœurs. Jésus vient à nous comme un frère nous invitant à revenir, à retrouver le chemin de la maison, à renouer avec ce Père qui nous espère depuis toujours.

Mais Jésus souffre également de ceux qui se pensent sages et intelligents, qui réduisent la réalité, et Dieu même, à ce qu’ils en connaissent, l’enfermant sous le joug de leurs certitudes, et faisant peser sur les petits et les pauvres le poids de règles tatillonnent qu’eux-mêmes sont incapables de porter.

La Loi de Dieu n’est pas un ensemble de règles à observer, comme si nous devions mériter son amitié. La Loi est chemin de vie, promesse de bonheur offerte à ceux qui ont l’intelligence du cÅ“ur. Ce chemin, c’est Jésus lui-même. Comme il est bon d’entendre Jésus nous redire : « Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos. Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cÅ“ur, et vous trouverez le repos pour votre âme. Oui, mon joug est facile à porter, et mon fardeau léger. Â»

Seigneur Jésus, doux et humble de cœur,

donne-moi d’être assez petit

pour m’ouvrir tout entier au Père,

lui donner ma confiance,

me laisser façonner par lui,

afin qu’à mon tour,

je reflète sa tendresse et sa miséricorde

offertes à tous.

Frère Nicolas Morin

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