Homélie du jeudi de l’ascension (18 mai 2023) – Année A

Difficulté pour nous d’entrer dans le mystère de l’ascension. Jésus est parti au ciel, c’est où le ciel ?

Ce mystère est à situer dans la ligne du mystère de la Résurrection.

Pendant 40 jours nous dit saint Luc dans les Actes des Apôtres Jésus s’est manifesté vivant à ses Apôtres. 40 jours, 40 ans dans l’Ecriture, c’est le temps des grandes préparations pour une nouvelle étape (40 ans au désert pour le peuple, 40 jours au désert pour Jésus avant sa mission).

Jésus qui a voulu partager notre vie humaine, Jésus qui a donné sa vie pour nous, jésus qui en est mort et qui est ressuscité…Ce Jésus qui s’est manifesté vivant pour affermir la foi de ses disciples, cesse de se donner à voir.

Il les réunit pour un repas d’adieu, il leur laisse la promesse de l’Esprit Saint et il disparait à leurs yeux : « tandis que les Apôtres le regardaient, il s’élève, et une nuée vient le soustraire à leurs yeux » (actes des Apôtres 1, 1-11)

Jésus n’est plus visible, il rejoint le mystère du Père, la nuée dans l’Ecriture est le symbole de la présence mystérieuse de Dieu ; et désormais c’est avec les yeux de la foi seule qu’ils devront le contempler. Et comme au matin de la Résurrection, deux hommes en vêtements blancs, des messagers de Dieu (des anges), les invitent à ne pas s’évader dans le ciel mais à témoigner de Jésus sur la terre.

A partir de Jérusalem ils deviendront les témoins de la présence du Christ sauveur pour toutes les nations de la terre, réalisant ainsi les promesses de Dieu à son peuple. Pour cette mission qui dépasse leurs forces humaines, ils recevront l’aide de l’Esprit Saint Celui qui a toujours été présent à la mission du Christ et qui va peu à peu élargir leur cœur de disciples aux dimensions de l’amour du Père et leur donnera la force de témoigner de cet amour pour tous les hommes, à travers leurs limites et leurs faiblesses.

Jésus les bénit comme le grand prêtre bénissait le peuple. Et les disciples « se prosternent devant lui », ils le reconnaissent comme leur Seigneur (comme l’égal de Dieu). Forts de cette bénédiction ils repartent à Jérusalem tout joyeux et rendent grâce à Dieu dans l’attente de l’Esprit Saint qui va les libérer définitivement de leurs peurs.

Nous rêvons parfois d’être les contemporains de Jésus et des premiers disciples, de le voir de nos yeux de chair. Et nous trouvons parfois que Dieu est bien loin et bien abstrait. Mais Jésus est bien présent avec nous dans la foi, l’Esprit Saint est le Sacrement de l’Eglise (comme aimait le rappeler François d’Assise). Demandons le grâce de l’accueillir pour vivre dans la foi, non pas dans un rêve mais dans les réalités d’aujourd’hui. « Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps. » (finale de Mt) Et réjouissons-nous car le Christ notre frère est présent auprès du Père, il est notre chemin, il nous prépare une place.

                                               Frère José Kohler 26 mai 2023

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