Qu’est ce qu’est la miséricorde ?

 

4° Dimanche de l’Avent

Michée 5, 1-4 ; Psaume 79 ; Hébreux 10, 5_10 ; Luc 1, 39-45

Notre Dame de la Libération -Besançon 20 décembre 2015

« Au cours de cette année jubilaire, laissons-nous surprendre par Dieu, il ne se lasse jamais d’ouvrir la porte de son cÅ“ur » A nous d’ouvrir le nôtre !

C’est par cette citation du pape François et cette invitation que le frère Max avait conclu son homéliededimanche dernier.Et, dans notre diocèse, nous avons fait notre entrée communautaire dans l’année sainte de la miséricorde en ouvrant une porte à la cathédrale et une autreportechez les sÅ“urs dominicaines de Béthanie. Certains d’entre vous ont peut-être déjà franchi ces portes de la miséricorde pour exprimervotre entréedans cette année de grâceou encore pour recevoir les indulgences promises.

Qu’est ce qu’est la miséricorde ?

Ce mot apparaît au XIIIe siècle dans la langue française. Venu du latin ce mot est composé d’une juxtaposition dedeux motsmisère/cÅ“urqu’on peut traduire par «Âqui ressent dans son cÅ“ur la misère d’autrui.» En hébreu, elle se ditRah’amimet évoque le sein maternel et la tendresse. La Biblenous donne le fondement la miséricorde.Elle souligne que sa force se trouve dans un ressenti,touchant le plus profond de soi-même, elle prend aux entrailles celui qui la vit,nous dit-elleencore. Elle produit la compassion et l’empathie.Elle prend soin. Elle est bienveillance et pardon.«ÂDieu tendre et miséricordieux, lent à la colère, plein d’amour et de vérité, 07 qui garde sa fidélité jusqu’à la millième génération, supporte faute, transgression et péché … » affirme le livre de l’Exode au ch 34, versets 6 et 7.Les entrailles sont aussidésignées comme lieux où se manifestent affections et sentiments.«ÂTu as du prix à mes yeux et je t’aime !» dit Dieu.

Pour nous chrétiens, ce visage miséricordieux de Dieu se manifeste dans la personne du Christ. C’est ce que souligne le pape François dans son indiction écrite à l’occasion de l’année sainte de la miséricorde. Je le cite :«ÂJésus-Christ est le visage de la miséricorde du Père. Le mystère de la foi chrétienne est là tout entier. Devenue vivante et visible, elle atteint son sommet en Jésus de Nazareth. Lorsqu’est venue la « plénitude des temps » (Ga 4, 4), quand tout fut disposé selon son dessein de salut, il envoya son Fils né de la Vierge Marie pour nous révéler de façon définitive son amour. Jésus de Nazareth révèle la miséricorde de Dieu.»C’est ce mystère que nous allons bientôt célébré à Noël. «ÂNous avons toujours besoin de contempler le mystère de la miséricorde. Elle est source de joie, de sérénité et de paix. Elle est la condition de notre salut.» écrit encore le pape.

Comment entrer individuellement dans cette année sainte de la miséricorde ? Quelle pourrait être une démarche personnelle ?

Ce sont des questionsque nous pouvons tous nous poser en cette veille de la fête de Noël oùnous nous rappellerons quele Verbe de Dieu, la Parole s’est faite chair.En parcourant ces textes de l’Écritureque nous venons d’entendrenous pouvons dégager plusieurs portesqui pourraient répondre à ces questions.Je vous en propose trois :

Une première porteÂ: C’est un cri venant du psalmiste : «ÂRéveille ta vaillance et viens nous sauver ! »C’est le cri du pécheur qu’il appelle Dieu à son secours puisqu’il reconnaît s’être éloigné de lui. Alors que le peuple est désespéré, Michée, le prophète, va leur faire une promesse : Bethléem-Ephrata, le plus petite bourgade du clan de Juda deviendra féconde. Elle donnera un berger. Il sera la paix, la lumière des nations. Tenez bon, leur dit-il, Dieu réalisera son projet coût que coût.Un appel à la foi et à la confiance permanente malgré les persécutions.

Une deuxième porte :Une disponibilité «ÂMe voici, je viens faire ta volonté. » dit le Christ en rentrant dans le monde. Sa disponibilité s’inscrit dans la lignée des grands serviteurs de Dieu : Abraham, Moïse, le petit Samuel et tant d’autres que nous connaissons plus ou moins.L’attitude que Jésus adopte, son choix de faire la volonté de Dieu, nous rétablit dans la grâce : «Âc’est grâce à cette volonté que nous sommes sanctifié» souligne la lettre aux Hébreux. Notre volonté de suivre le projet de Dieu pour nous et pour l’humanité aide à notre sanctification etÃla sanctification des personnes qui sont autour de nous,envivant la miséricorde sans frontièreà l’égare de tous.

La troisième porteÂ: Une visite qui ouvre à l’espérance, celle de Dieu à travers la rencontre humaine de deux cousines, Élisabeth et Marie.Regardons ces personnages de plus près pour voir comment elles se fontmutuellement« œuvres de miséricorde »

1.Marie se mit en route et se rendit avec empressement chez sa cousine Élisabeth qui attendait, elle aussi un bébé et, avait besoin d’aide. Le soucideMarie de lui faire du bien en lui rendant service.De leur signifier à elle et à Zacharie sa tendresse et son amour pour eux.Par cette attitude humble et ordinaire elle devient messagère d’une joyeuse nouvelle, messagère de l’espérance.

2. Élisabeth,remplie de l’Esprit Saint, crie sa joie et son bonheur.Habitée par ce même Esprit ,elle devient prophétesse : «ÂTu es bénie entre toutes les femmes» « Heureuse es-tu toi qui a cru à l’accomplissement des paroles dites par le Seigneur.» Elle a conscience qu’elle reçoit la visite d’une femme exceptionnelle, la mère de son Seigneur. Et, Jeantressaille lui ausside joie en son sein. Ils reconnaissent tous les quatre l’agir de Dieu dans leur vie. Il reconnaissentla présence de celui qui vient leur apporter le bonheur et la paix. Celui qui sera le berger, l’Emmanuel, le Dieu de miséricorde qui vient habiter notre humanité.

Trois portes(ou l’une ou l’autre porte )que nous pourrons franchir en cette année sainte de la Miséricorde.

frère Patrick.

Connexion