Homélie du 28ᵉ dimanche dans l’année B

Homélie du 28ᵉ dimanche dans l’année B

Ce 28ᵉ dimanche du temps ordinaire est un dimanche particulier dans le calendrier liturgique de l’Église car c’est en ce jour que s’ouvre la semaine missionnaire mondial dont l’apothéose se fera le dimanche 21 octobre par la célébration de la journée missionnaire mondiale. Nous pouvons penser pendant cette semaine à tous ses missionnaires qui ont quitté leur pays bravant tout pour se mettre au service de l’Évangile. Ils nous enseignent que partir pour le Christ ce n’est pas seulement pour aller voir du pays mais c’est surtout risqué sa vie et essuyer des persécutions pour le nom de Jésus.

Cette année la lettre que le pape nous livre en cette journée aura comme thème: « Avec les jeunes, portons l’Évangile à tous ». L’intérêt pour les jeunes correspond à cette nouvelle dynamique qui s’installe dans l’Église avec le synode des jeunes et qui invite ces derniers à prendre le relai de la mission du Christ.
Nous autres qui avons poussé déjà des cheveux blancs et qui avons usé nos pauvres corps dans la tempête du temps ne sommes pas négligé dans la lettre du pape. Ce qui est valable pour les jeunes l’est aussi pour tous le peuple de Dieu. Ainsi le pape dira que: « la foi chrétienne reste toujours jeune quand on s’ouvre à la mission que le Christ nous confie» et donc que la mission renforce la foi.

Et ça tombe bien; pour mettre en œuvre cette parole du pape François, nous avons invité en ce jour quelques groupes de jeunes et des familles qui sont partis en mission en été pour faire un bilan.
Vous savez bien qu’ici à la chapelle des buis les projets n’ont pas manqué. Il y a eu la mission des jeunes au Togo et au Bénin et aussi la mission des familles à Assise, au chalet frère soleil et j’en passe…
Après la messe à la grange vous pourrez découvrir à travers des photos ce qui s’est passé dans ces différents groupes.

Revenons a notre méditation de ce jour; en jetant un coup d’œil sur la première lecture nous voyons Salomon faire l’apologie de la Sagesse. Salomon avait demandé « l’esprit du Seigneur » pour gouverner son peuple. Cet esprit qu’il demandait n’était ni une philosophie ni une sagesse humaine mais c’était l’esprit de Dieu lui-même qu’il demandait pour être éclairé. Cette sagesse, Salomon l’a aimé plus que tout et tous les biens qu’il possédait sont venus avec elle. La sagesse de Dieu est à l’opposé de la sagesse du monde, elle peut même paître comme folie pour le monde dans lequel nous vivons.

Dans la deuxième lecture, saint Paul nous dit que la vraie sagesse s’acquiert en accueillant la Parole de Dieu qui ne se contente pas de nous instruire mais agit au plus profond de nous même.
Avec le Christ la Sagesse s’est incarné dans le monde: « et le Verbe prit chair » et c’est dans cette perspective qu’il faut comprendre l’Évangile proposé en ce jour.

Voilà un jeune homme riche qui cherche à conformer sa vie à la volonté de Dieu. Il est à la recherche de la vraie sagesse dans la perspective d’être reconnu juste par Dieu et d’avoir en héritage la vie éternelle. Pour ce faire il a déjà rangé sa vie sur le chemin de la fidélité à la Loi du Seigneur. Pour ce jeune homme riche qui a passé sa vie à amasser des richesses, il lui manquait une chose qu’il désirait fortement acquérir, l’assurance de la vie éternelle. Et Jésus de lui montrer le vrai chemin. La vraie source de sagesse, du bonheur se trouve non dans la possession mais dans le dépouillement. Et il lui indique le remède: « Va vends tout ce que tu possèdes et viens et suis-moi »

Tant qu’on reste au niveau de l’avoir le Royaume de Dieu est inaccessible. Le Royaume de Dieu est d’abord partage; Dieu partage tout ce qu’il est. Posséder, c’est compter sur ses propres forces, ses propres réalisations mais la nouvelle Alliance avec le Christ a sa propre règle: la suite du Christ par amour et non par devoir. Saint Paul le répétait aux corinthiens: « Quand j’aurais la foi la plus totale, s’il me manque l’amour, je ne suis rien! » (1 Corinthiens 12. 7)

La vraie source du bonheur c’est l’amour que nous recevons de Dieu et que nous lui rendons dans le service et l’action de grâce mais aussi dans l’amour pour nos frères. Si nous restons à une vision légaliste de la foi, notre vie restera marqué par une certaine tristesse comme dans le cas du jeune homme qui n’a pas su aller jusqu’au don de soi. Il faut donc écarter de nos vies la suffisance religieuse caractéristique de la posture des pharisiens, des docteurs de la Loi et des prêtres.

La richesse peut donc être un obstacle sur notre chemin de vie chrétienne: «Vous ne pouvez pas servir Dieu et Mammon», seul le détachement, le partage et la charité peuvent nous aider à nous débarrasser de ses fausses sécurités qui engourdissent nos vies chrétiennes et les rendent fades.
Chacun peut essayer de regarder dans sa vie pour déterminer ce qui l’empêche de répondre à cet appel de Jésus: «Viens et suis-moi».

Connexion