HOMÉLIE DU 31ᵉ DIMANCHE DU T.O. ANNÉE C

HOMÉLIE DU 31ᵉ DIMANCHE DU T.O. ANNÉE C

En écoutant ce récit de l’évangile de Luc, on ne peut pas s’empêcher de penser à notre parcours de conversion au Christ.
Dans ce passage, l’Évangéliste raconte la conversion d’un grand pécheur pour ne pas dire du chef des plus grands pécheurs: le patron des collecteurs d’impôt, Zachée. Il avait comme défaut d’avoir pactisé avec l’ennemi Romain mais surtout de vivre aisément aux dépens des pauvres gens qu’il exploitait allègrement.

Notre ami Zachée savait bien que son métier et ses pratiques malhonnêtes étaient des obstacles pour sa conversion, mais il ne se résignait pas à demeurer dans cette condition. Il voulait s’approcher de Jésus, mais la foule était pour lui un obstacle. Elle s’interpose entre lui et Jésus parce qu’il était de petite taille, de petite foi donc un incroyant et pécheur. Cette foule de disciples pour ne pas dire des suiveurs du Christ puisque de disciples, ils n’ont que souvent le nom; cette foule prenait garde de ne pas se compromettre avec ce genre de pécheur public. Et tout contact avec eux était synonyme de compromission. Zachée n’avait aucune chance de passer cette barrière, cet obstacle que représentait cette foule avec ses préjugés et qui le séparait du Christ.

Je me prête à cette lecture parce que je sais qu’au-delà des limites physiques symbolisé par la petite taille de Zachée, c’est bien les limites spirituelles qui sont en jeu. L’intelligence, le courage et la témérité peuvent être en ce moment des atouts et permettre de prendre à temps la mesure qu’il faut. Zachée monte sur un sycomore. Avec cette foule qui entoure le Christ, il avait juste la chance de le voir mais Le Christ noyé dans cette foule, pouvait-il voir Zachée?
Mais surprise! Jésus lève les yeux vers Zachée, l’invite à descendre et mieux s’invite chez lui. Scandale pour la foule qui récrimine de voir le Saint s’inviter dans la maison d’un grand pécheur mais surtout grande joie et reconnaissance du pécheur Zachée qui se sentir respecté et réhabilité dans sa dignité d’être humain. Il s’empresse d’accueillir chez lui le Christ.

Sommes-nous aujourd’hui contents de voir nos frères dialoguer avec leurs frères d’autres religions? Quels sont nos rapports avec ceux qui sont radicalement différents de nous, sur le plan social, religieux, moral?
Ces questions se rapportent à des débats qui ont toujours opposé les communautés entre elles et qui continuent à diviser aujourd’hui. Regardons dans les Actes des apôtres le reproche fait à l’apôtre pierre, d’être entré chez des païens, d’avoir mangé et bu avec des incirconcis (Ac11,2-3).
Zaché lui ne veut pas perdre cette grâce d’avoir le Christ avec lui. Il en profite pour se réconcilier avec Dieu en régularisant sa situation envers ses prochains dans le sens de rétablir la justice. En faisant ainsi, il brise cette barrière de la richesse malhonnêtement acquise qui pouvait l’empêcher de rentrer en communion avec le Christ. Sur le champ, il décide de donner la moitié de ses biens aux pauvres et sur l’autre moitié il se propose de rembourser au quadruple ceux qu’il aurait lésé dans l’exercice de sa fonction. C’est bien là les signes d’une conversion totale.

En s’invitant chez le pécheur, Jésus ramène à lui la brebis égarée. C’est bien dans le rôle du Messie que de chercher la brebis qui est perdue. À travers cet épisode de Zachée c’est aussi à nous que le Christ s’adresse. Il nous dit: « Voici que je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui ; je prendrai mon repas avec lui, et lui avec moi. » (Ap3,20). Remplissons donc notre vie de ce désir de Dieu, du désir de « voir Jésus » pour mieux nous ouvrir à Lui et à nos frères. Amen!

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