HOMÉLIE DU 4ᵉ DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE; ANNEE C

HOMÉLIE DU 4ᵉ DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE; ANNEE C

Jr 1, 4-5.17-19/Ps 70 (71), 1-2, 3, 5-6ab, 15ab.17/1 Co 12, 31 – 13, 1/Lc 4, 21-30

Frères et sœur en ce quatrième dimanche du temps ordinaire, le froid de l’hiver et les persécutions de ce monde ne doivent pas nous décourager dans notre mission de porteurs de Bonne Nouvelle. Voilà la teneur des textes qui nous sommes proposés aujourd’hui.

La première lecture tiré du livre du prophète Jérémie, le Seigneur rappelle au jeune prophète Jérémie la mission qui doit être la sienne. Il doit être son porte-parole; porter sa parole c’est la relayer et la partager au peuple. Ce qu’il doit transmettre c’est la parole de Dieu. La parole qu’il reçoit de Dieu. Et cette parole, il doit la transmettre à temps et à contre temps; dans les moments favorables comme défavorable. Le prophète ne doit reculer devant rien pour que cette parole atteigne son ou ses destinataires. Même devant les dangers et la mort, il doit garder sa confiance en Dieu et continuer sa mission. Et Dieu en retour lui promet protection et grâces.

La mission assignée aux prophètes, c’est celle que nous recevons au baptême, puisque par le baptême donc, nous avons été faits prophète, roi, et prêtre. Comme à Jérémie, le Seigneur nous dit à nous aussi de porter cette mission qu’il nous confit avec courage. Il nous promet de ne pas nous abandonner. N’est-il pas l’Emmanuel « Dieu avec nous »?

Nos valeurs chrétiennes doivent être portées et enseigner partout. Elles doivent influencer tout ce que nous sommes mais aussi tout ce que nous faisons. Notre vie doit pouvoir parler de notre foi.
Dans la deuxième lecture tiré de la première lettre de saint Paul aux corinthiens, ce dernier revient sur la polémique qui a éclaté dans cette communauté autour de la question des charismes. Les corinthiens avaient reçu de Dieu par le baptême et l’imposition des mains, des charismes qu’ils exerçaient pour le bien de la communauté mais aussi n’hésitaient pas à mettre l’exercice de ses charismes au service de leur égo. D’où la question de savoir quel est le plus grand des charismes.
Saint Paul leur écrit cette lettre pour les recadrer et situer l’exercice des charismes dans un ministère plus grand; celui de l’amour:

« J’aurais beau parler toutes les langues
des hommes et des anges,
si je n’ai pas la charité, s’il me manque l’amour,
je ne suis qu’un cuivre qui résonne,
une cymbale retentissante.
J’aurais beau être prophète,
avoir toute la science des mystères
et toute la connaissance de Dieu,
j’aurais beau avoir toute la foi
jusqu’à transporter les montagnes,
s’il me manque l’amour,
je ne suis rien.
J’aurais beau distribuer toute ma fortune aux affamés,
j’aurais beau me faire brûler vif,
s’il me manque l’amour,
cela ne me sert à rien.

Pour saint Paul, ce qui fait la valeur d’une vie ce n’est pas accomplir des choses extraordinaires, ce n’est pas être reconnu comme grand thaumaturge, grand exégète, grand conférencier …mais plutôt ce qui nous mène à Dieu, c’est nos relations d’amour avec nos frères et nos sœurs, nos relations de bienveillance avec les gens qui nous entourent.

Les jalousies entre nous, la haine, la violence, l’indifférence contre nos prochains ne nous mèneront pas au ciel. Au dernier jour c’est juste sur la Loi de l’amour que nous seront jugés: « As-tu aimé ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force? As tu été à son service comme témoin de sa parole? As-tu aimé ton prochain comme toi-même?
Voilà ce qui est important et qui ferra de nous de vrais chrétiens.

Quant-au message de l’Évangile, nous avions lu le dimanche passé le passage de Luc ou il est écrit:” L’Esprit du Seigneur est sur moi.” dans la suite à cette lecture, Jésus proclame que c’est aujourd’hui présent devant ses frères à Nazareth, que cette parole s’accomplit. Scandale pour ceux qui ont connu Jésus comme le fils du charpentier Joseph, de le voir prétendre qu’il est Dieu, l’envoyé de Dieu. Un enfant du village pouvait-il se prétendre l’élu de Dieu?
Bien que sa Parole a été bien accueillie par ses auditeurs; ses derniers ne pouvaient pas supporter qu’il se prenne pour le Messie…

Dans notre société aujourd’hui il est encore étonnant de voir comment il est difficile d’être pris aux sérieux quand ne peut justifier d’une grande expérience ou de grand diplôme. Laissons nous enseignez par Dieu qui n’a pas hésité à faire porter le poids du message du salut par un fils de charpentier, un artisan du bâtiment comme on dit.
Demandons à Dieu de nous donner la sagesse de nous laisser enseigner par des moins que nous. Et si le Seigneur veut nous parler en passant par eux?
D’ailleurs il le fait tout le temps. Juste en regardant autour de nous, nous nous en rendons vite fait.
Évitons de stigmatiser et de catégoriser vite les gens; un malade est beaucoup plus que sa maladie, un vieillard beaucoup plus que son grand âge et un jeune homme beaucoup plus que son jeune âge. On ne peut pas juger le pauvre ou le riche juste en considérant leur condition sociale. Dieu ne regarde pas ça. Il peut faire tout avec tout.

Demandons donc la grâce d’écouter la parole de ceux qui sont hors de nos sentiers battus, ce sont les prophètes de notre temps.
Que cette eucharistie que nous célébrons nous fasse grandir dans l’amour de Dieu. Amen

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