Homélie du jour de Pâques année B

Homélie du jour de Pâques année B
Ac 10, 34a.37-43/Ps117 (118), 1.2, 16-17, 22-23/Col 3, 1-4/Jn 20, 1-9

Mes frères et sœur, c’est Pâques, Une fête, la plus grande de la chrétienté qui nous invite à revenir au cœur de notre foi: la résurrection du Christ. Saint Paul est claire sur cette question quand il dit: « Mais si le Christ n’est pas ressuscité, vide alors est notre message, vide aussi notre foi. » (1 Cor 15, 14).
Si aujourd’hui pâques est resté la grande fête de toute la chrétienté, c’est par qu’une chaine de croyants nous ont transmis cette foi pleine d’espérance en la résurrection. Citant toujours saint paul dans sa première lettre aux corinthiens, il dit: «Je vous ai transmis en premier lieu ce que j’avais moi-même reçu, à savoir que le Christ est mort pour nos péchés selon les Écritures, qu’il a été mis au tombeau, qu’il est ressuscité le troisième jour selon les Écritures, qu’il est apparu à Pierre, puis aux Douze. Ensuite, il est apparu à plus de cinq cents frères à la fois – la plupart d’entre eux vivent encore et quelques-uns se sont endormis – ensuite il est apparu à Jacques, puis à tous les apôtres. Et, en tout dernier lieu, il m’est apparu à moi aussi, comme à l’avorton. » (1 Cor 15, 3-8)
En ce matin de pâques, c’est la joie du salut que nous fêtons, donc le salut donné à tous les Hommes. Le Christ en ressuscitant nous dit qu’il est celui qui a vaincu le Mal, le péché et la mort. Désormais les
hivers froids et douloureux de nos souffrances, de notre carême de nos soucis doivent laisser place à la joie d’un printemps fleurie désormais dans nos vies. Le Mal n’a plus le dernier mot, c’est l’Amour de Dieu qui sort vainqueur.
Revenons au fait, sans être taxé de féministe revenons sur la place importante que les femmes ont jouées dans ce mystère de la résurrection. Les quatre évangélistes sur cette question sont unanimes: les femmes furent les premières à être témoins de la résurrection du Christ. Et elles continuent à l’être encore aujourd’hui. Rien qu’à compter le nombre de femmes dans nos églises mes chers frères vous vous laisserait facilement convaincre. Pour comprendre cela il faut revenir au récit de la passion où on les voit, les femmes donc, rester jusqu’au bout au pied de la croix du Christ tandis que tant de disciples avait pris le maquis comme on dit chez moi; sauf peut être Jean (c’est l’exception qui confirme la règle) et c’est donc normal qu’elles soient récompensées de leur courage et de leur fidélité.
Aujourd’hui c’est de l’une d’entre elle que saint Jean nous a parlé, Marie-Madeleine qui fut la première à voir le tombeau vide. Tôt le matin après les incidents de l’après veille, elle se rend au tombeau poussé par son espérance, afin de garder vif en son cœur le souvenir de celui qu’elle aime et qui lui a fait tant de bien.
Pour elle c’est un choc de découvrir le tombeau vide; elle court l’annoncer aux apôtres. À leur tour Pierre et Jean se mettent en chemin. Jean arrive le premier constate que la pierre avait été roulé mais n’y rentre pas. Pierre arrive, rentre dans le tombeau et constate que les choses sont telles que l’avait décrite la sainte femme. Mais il n’y comprend rien; son esprit était encore perturbé de tout ce qui s’était passé depuis deux jours et il était resté prisonnier de la séparation et de la souffrance dû à la mort du maître. Comment aurait-il pensé qu’il était ressuscité? C’est aussi notre cas quand devant les souffrances, les soucis, les malheurs de ce monde, rien ne nous dit que la foi peut être le premier remède.
Pour Jean, c’est différent. A la vue du tombeau vide il croit; c’est la grâce que Dieu donne à des âmes particulières qu’il aime profondément. L’évangile le désigne d’ailleurs comme « le disciple que Jésus aimait ». Nous voyons là combien l’amour peut stimuler notre foi, combien il est important d’avoir une relation de cœur à cœur avec Jésus. Lui, il nous aime tels que nous sommes et il ne demande qu’à être présent dans notre vie. Nous sommes souvent fidèles aux messes, aux offices et aux pèlerinages mais la plupart du temps notre cœur est loin de lui. Mais Lui nous attend toujours pour nous associer à la grâce de sa résurrection.
Pierre a eu beaucoup de mal à croire, jésus le savait c’est pourquoi après la résurrection ses rencontres personnelles avec pierre ont permit à ce dernier de remonter la pente et de devenir le témoin audacieux de l’annonce de la Bonne Nouvelle que nous lui connaissons.
Ce qui est important dans ce récit de l’Évangile, ce n’est pas la tombe vide mais l’annonce de la résurrection qui fait référence à la nouvelle création.: désormais par la résurrection du Christ nous sommes devenus des créatures nouvelles affranchies du péché et de la mort.
La résurrection du Christ est un évènement qui bouleverse aussi l’histoire de l’humanité. De cet évènement découle la joie véritable. Nous vivons dans un monde difficile, traversé par des interrogations profondes. Certains sont tentés par la désespérance, le doute ou la révolte. La fête de Pâques est aussi une invitation à la confiance et à la joie. C’est cette joie dont notre monde a tant besoin, c’est cette joie qui pourra donner à notre monde la paix et le goût de l’existence.
Saint Paul nous dit que nous sommes ressuscités avec le christ et donc:
« Frères,
si vous êtes ressuscités avec le Christ,
recherchez les réalités d’en haut :
c’est là qu’est le Christ, assis à la droite de Dieu.
Pensez aux réalités d’en haut,
non à celles de la terre. »
En faisant ainsi, nous seront témoin et missionnaires de la joie dans le monde. Notre monde a besoin de croire que la joie est possible, c’est pourquoi nous devrions partager notre joie de vivre pâques, notre joie d’être chrétiens.
Le christianisme n’est pas une religion qui va contre le désir de bonheur et de la joie. Pour nous chrétiens désormais avec la résurrection du Christ, le pardon nous est accordé et nous savons que le dernier mot sur notre vie n’appartient plus à la mort mais plutôt à la vie éternelle.
Effaçons de nos vies tous ce qui est contraire à la joie chrétienne.
En ce jour de pâques, avec le Christ, recommençons à vivre pleinement notre foi, à passer de la peur à la joie, du passé au présent, de l’hiver au printemps, de la mort à la vie.
Nous pouvons reprendre chacun dans son cœur et la méditer cette prière attribué à saint François comme geste de retour à la joie pascale:
« Seigneur, fais de moi un instrument de ta paix,
Là où est la haine, que je mette l’amour.
Là où est l’offense, que je mette le pardon.
Là où est la discorde, que je mette l’union.
Là où est l’erreur, que je mette la vérité.
Là où est le doute, que je mette la foi.
Là où est le désespoir, que je mette l’espérance.
Là où sont les ténèbres, que je mette la lumière.
Là où est la tristesse, que je mette la joie.
O Seigneur, que je ne cherche pas tant à
être consolé qu’à consoler,
à être compris qu’à comprendre,
à être aimé qu’à aimer.
Car c’est en se donnant qu’on reçoit,
c’est en s’oubliant qu’on se retrouve,
c’est en pardonnant qu’on est pardonné,
c’est en mourant qu’on ressuscite à l’éternelle vie. »

Joyeuses pâques à tous.

Bibliographie
Données personnelles
1-Mgr Yves le Taux (évêques de Mans), Le Christ est ressuscité des morts, homélie du jour de pâques, Avril 2012, http://www.sarthe.catholique.fr/HOMELIE-DU-JOUR-DE-PAQUES-avril
2-Abbé Jean Compazieu , Le Seigneur est ressuscité. Alléluia, Homélie du Jour de Pâques, 15 Avril 2011, http://dimancheprochain.org/1663-jour-de-paques-2/
3-Père Yvon-Michel Allard, s.v.d.,N’ayez pas peur! Jésus de Nazareth, le crucifié, est ressuscité; il n’est pas ici…
4-N’ayez pas peur! Jésus de Nazareth, le crucifié, est ressuscité; il n’est pas ici, Dimanche de Pâques – B, https://www.cursillos.ca/formation/reflexions-dominicales/annee-B/R-B24-Paques.htm

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