Le Seigneur Jésus dit à ses disciples : Je suis la voie, la vérité et la vie ; on ne va au Père que par moi.

Si vous me connaissiez, vous connaîtriez aussi mon Père ; mais bientôt vous le connaîtrez, et d’ailleurs vous l’avez déjà vu. Philippe lui dit : Seigneur, montre-nous le Père, et cela nous suffit. Jésus lui répondit : Il y a si longtemps que je suis avec vous, et vous ne me connaissez pas encore ? Philippe, qui me voit voit aussi mon Père. Le Père habite une lumière inaccessible ; Dieu est esprit ; personne n’a jamais vu Dieu. Puisque Dieu est esprit, on ne peut donc le voir que par l’esprit, car c’est l’esprit qui fait vivre, la chair ne sert de rien. Il en va de même pour le Fils : en tant qu’il est égal au Père, on ne peut le voir autrement que le Père, autrement que par l’Esprit. Voilà pourquoi furent damnés tous ceux qui autrefois n’ont vu que l’homme dans le Seigneur Jésus-Christ, sans voir ni croire, selon l’Esprit et selon Dieu, qu’il est vraiment le Fils de Dieu. Pareillement sont damnés tous ceux qui aujourd’hui leur ressemblent : ils voient bien, sous forme de pain et de vin, le sacrement du Corps du Christ, consacré sur l’autel par les mains du prêtre au moyen des paroles du Seigneur : mais ils ne voient ni ne croient, selon l’Esprit et selon Dieu que ce sont réellement les très saints Corps et Sang de notre Seigneur Jésus-Christ, au témoignage du Très-Haut lui-même qui affirme : Ceci est mon Corps, et le Sang de la Nouvelle Alliance, qui sera versé pour la multitude, et encore : Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle. L’Esprit du Seigneur : il habite en ceux qui croient en lui; c’est donc lui qui reçoit le Corps et le Sang très saints du Seigneur. Tous les autres, ceux qui n’ont point part à cet Esprit, s’ils ont l’audace de recevoir le Seigneur, mangent et boivent leur propre condamnation. Race charnelle, combien de temps encore aurez-vous le cœur si dur ? Pourquoi ne pas reconnaître la vérité ? Pourquoi ne pas croire au Fils de Dieu ? Voyez : chaque jour il s’abaisse, exactement comme à l’heure où, quittant son palais royal, il s’est incarné dans le sein de la Vierge; chaque jour c’est lui-même qui vient à nous, et sous les dehors les plus humbles ; chaque jour il descend du sein du Père sur l’autel entre les mains du prêtre. Et de même qu’autrefois il se présentait aux saints apôtres dans une chair bien réelle, de même se montre-t-il à nos yeux maintenant dans du pain sacré. Les apôtres, lorsqu’ils le regardaient de leurs yeux de chair, ne voyaient que sa chair, mais ils le contemplaient avec les yeux de l’esprit, et croyaient qu’il était Dieu. Nous aussi, lorsque, de nos yeux de chair, nous voyons du pain et du vin, sachons voir et croire fermement que c’est là, réels et vivants, le Corps et le Sang très saints du Seigneur. Tel est en effet le moyen qu’il a choisi de rester toujours avec ceux qui croient en lui, comme il l’a dit lui-même : Je suis avec vous jusqu’à la fin du monde.

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